Journée de cuisson raku, en décembre.
Comme toujours, c’était la fête autour du four. La pluie a même eu la bonne idée de s’accorder une pause, ce jour-là (elle se rattrape largement depuis).
Cinq coupelles carrées
Un simple carré de terre, posé dans une assiette en biscuit, pour le mettre en forme. Un tampon au centre.
Les photos ne sont vraiment pas terribles : malgré l’absence de lumière (depuis des semaines, ciel bas et gris, pluie, rayons de soleil très rares), impossible d’éviter les reflets qui donnent à l’émail des nuances bizarres. En vrai, il a une couleur uniforme blanc cassé.
Au moment des photos, les coupelles étaient aussi insuffisamment nettoyées. Manque de temps, avant les fêtes…
Sur la dernière coupelle, une zone sans émail. Pourquoi ? Mystère ! L’émail a pourtant été posé uniformément (par trempage). Peut-être la place de l’objet dans le four, par rapport à la flamme. Ce n’est pas grave ; accepter les défauts fait partie du jeu. C’est de l’artisanal, du fait-main, pas de l’industriel de série.
Les trois premières coupelles sont parties dans la hotte du Père Noël.
Une petite coupe ovale ; glaçure raku transparente à l’intérieur ; raku nu à l’extérieur.
J’aime beaucoup ces petits dessins aléatoires, qui ressemblent à des circonvolutions de cerveau.
Les tampons utilisés sont soit des tampons achetés, de ma collection, soit des tampons que j’ai bricolé, en plâtre et en argile auto-durcissante (si ça vous intéresse, je peux vous expliquer comment j’ai fait).
Un dessous de plat
Là aussi, quelques défauts, de petites incrustations de points noirs. Peut-être des poussières qui ont volé depuis le feu près des pièces en attente de cuisson, et qu’on a oublié d’enlever avant l’enfournage. Feu qui sert à bien sécher les pièces avant l’enfournage, mais aussi à faire des grillades, quand il fait beau, ou à réchauffer la soupe quand il fait froid.
Sur chacun des objets s’est formé un petit motif qui ressemble à un idéogramme. Ce sont les surprises du raku… la magie du feu.
Deux boîtes cylindriques en raku nu, décorées de pastilles
Pour les carrés, utilisation de mon rouleau déjà vu là et d’un motif trouvé à l’atelier.
J’adore le raku nu, mais il comporte encore une bonne part de mystère pour moi.
De mes expériences précédentes, j’avais déduit qu’il vaut mieux passer l’engobe et la glaçure plusieurs jours avant la cuisson, pour que tout ait le temps de bien sécher. En effet, sur les pièces traitées le jour même, la coque engobe/glaçure tombait souvent partiellement pendant la cuisson, ce qui générait des zones noires importantes sur l’objet après l’enfumage.
J’ai donc consciencieusement engobé mes deux boîtes deux semaines avant la cuisson, puis passé la glaçure la semaine suivante. Tout était bien sec. Par contre, pour la coupe ovale, biscuitée seulement le jour précédent, j’ai tout fait le matin de la cuisson, et j’ai juste fait sécher un peu la pièce dans le grand four de l’atelier, encore chaud de la veille.
Résultat : sur la coupe, la couche engobe/glaçure était intacte après la cuisson, s’est enlevée très facilement, et les dessins sont jolis. Sur les boîtes, elle adhérait vraiment très fort, j’ai passé un temps fou à l’enlever, cm² par cm² (et encore… par morceaux minuscules à certains endroits). D’ailleurs, sur le couvercle de la plus grande boîte, j’ai tout laissé. L’aspect n’est pas mal, ça fait un contraste mat/brillant avec le corps de la boîte, et il sera toujours temps de l’enlever si elle s’écaille.
Vous qui passez par ici, si vous avez une expérience dans ce domaine à partager, je suis preneuse de tout conseil !
Pour les tampons home made :
J’ai dessiné le motif sur un carreau de céramique (reste de la salle de bain…) avec de la peinture « Tulip » : c’est une peinture relief, en flacon muni d’un embout avec lequel on dessine directement sur le support (il fut un temps où j’utilisais ces peintures pour la déco de mes cartes de voeux). Si un passage ne donnait pas un relief suffisant, je repassais une couche. Puis, autour du motif, construction d’une « barrière » : une bande de plastique découpée dans le couvercle d’un bac de glace… Il suffit de l’entailler un peu avec un cutter pour pouvoir la plier proprement à angle droit. On la met en place avec du scotch. Pour le tampon rond, tout simplement un emporte-pièce pour petits gâteaux (légèrement conique, sinon le démoulage risque d’être difficile). Rien que du « système D » !
Ensuite, on y coule du plâtre. Quand il est à peu près sec, on démoule. Si la peinture Tulip reste collée au plâtre, il suffit de la soulever avec une épingle et tout se retire d’un coup.
J’ai ainsi obtenu des tampons avec le motif en creux ; à certains endroits, j’ai creusé encore un peu plus. Pour avoir les mêmes motifs en relief, il suffit de tamponner de l’argile auto-durcissante avec les tampons précédents, découper et laisser sécher.
J’ai trouvé les motifs sur Pinterest (en recherchant « tampons » ou « stamps »).
Tampons parfaits pour des empreintes sur de la terre. Les membres de l’atelier les ont largement utilisés.
Toutes ces pièces sont magnifiques,poétiques par leur part d’incertitude à la cuisson.
J’aime toujours autant tes rakus…les formes;les tampons,les effets, les surprises. Superbes!
Ouaouh … J’adore cette série de coupelles avec un petit motif ! Suis moins fan des boites …
Et oui, les imperfections ( qui n’en sont pas), font partie de tout travail manuel … une belle signature !
J’ai bien lu toutes tes explications, mais déjà que je comprends pas tout, je ne pourrais t’aider en aucun cas !!!
Ah que oui, je suis prête à écouter tes explications de tampons en pâte auto-durcissante ! Ils sont si bien faits qu’on les dirait achetés !
Bravo pour tout ça …
Bises
Très sympa. Donc, resultat si j’ai bien compris, il est inutile de laisser sécher pendant 15 jours.??
Je n y connais rien en Raoul et autre mode de Cuisson , mais ce n est pas grave, je peux quand même apprécier la coupe ,très jolie, belles proportions !
Que 2018 te soit riche en belles réalisations..
Eh bien, je n’y connais vraiment rien, mais je me contente d’admirer l’esthétique et la créativité. J’adore les objets que tu fabriques.
encore une fois, très très belle production, bravo. C’est un travail sur une plus longue durée par rapport à la couture, cela doit t’apporter des sentiments différents, peut être complémentaires, en tous cas, c’est très réussi. Ma préférence va vers le « dessous de plat », il a toute une simplicité très efficace visuellement…mais pourquoi le mettre dessous? c’est un joli plat de présentation (fruits ou toast) je trouve, peux-tu mettre des choses comestibles dans ce raku?
belle journée à toi Marie
Comme toujours j’admire , bravooo ! J’imagine le plaisir de découvrir tes créations à la sortie du four, la surprise et peut-être la déception parfois…
Bisous
c’est très beau et poétique!! j’aime beaucoup, et très belle année à vous
Quelle magnifique production pour finir l’année! Vraiment de superbes cadeaux uniques pour Noël! Un penchant pour ta coupelle ovale! Je reconnais bien là ton ingéniosité pour fabriquer toi-même tes tampons!
Ici pas très productive pour garnir la hotte du Père-Noël… mais en raison de la grippe, nous n’avons pas encore fêté Noël avec les enfants, alors il me reste une semaine pour terminer des petites coutures entamées… Belle année toujours créative Marie, et belle soirée! Bisous
En décembre, j’ai justement vu une expo avec des tableaux où l’artiste avait collé des petits masques en raku. Tes oeuvres sont beaucoup plus intéressantes car elles ont une vraie présence.
Je comprends un peu pourquoi on peut aimer le raku, ce mélange entre l’inspiration, les gestes humains, le temps d’attente puis, à la toute fin, le feu et le hasard qui décident seuls du résultat.
En plus, chacun peut voir ce qu’l veut dans les motifs ainsi créés. Perso, sur les deux premiers plats notamment, je vois comme une petite araignée au bout de son fil.
En fait, en lisant ton billet, je trouve que le raku a des points communs avec la cuisine : on invente des recettes avec une idée plus ou moins vague du résultat et c’est souvent une surprise.