Dernière cuisson raku de la saison 1016/17.
De simples bols.
Extérieur en raku nu, intérieur émaillé (turquoise pour l’un, glaçure transparente pour l’autre).
Un vase cylindrique,
extérieur en raku nu, glaçure transparente à l’intérieur.
… petit frère de celui fait au premier semestre,
avec des coquelicots en terre noire réalisés à l’atelier d’Ellen.
Enfin, mes deux pièces préférées.
Au cours du second semestre, Gilles nous a apporté un livre du sculpteur Georges Jeanclos, et nous a montré en particulier une série de boîtes cylindriques, aux surfaces texturées, travaillées, une petite tête émergeant du couvercle. Ces oeuvres font écho aux événements que l’artiste a vécus, enfant d’une dizaine d’années, pendant la seconde guerre mondiale (pour échapper aux rafles, sa famille a dû fuir), et il s’en dégage une impression assez tragique.
Gilles nous a proposé de réaliser, à notre tour, une boîte cylindrique racontant une histoire, qui se rapporte par exemple à notre vie.
Pas facile… Que raconter ? Rien de triste, pour un objet que je vais avoir quotidiennement sous les yeux. Alors… ma plus belle oeuvre (la seule…) : mes enfants.
Un arbre de vie, avec les initiales de mes trois enfants.
Le cylindre a été façonné autour d’un tuyau, à partir d’une plaque. J’y ai gardé intentionnellement la structure laissée par la toile grossière de la lamineuse, et toutes les fissures qui se sont formées au cours du façonnage autour du tuyau.
Le contour de l’arbre est gravé, à l’aide d’un crochet… un crochet pour crocheter du fil ; ça marche drôlement bien, le sillon laissé par le crochet est net et régulier. Les branches, des empreintes de petits bouts de noisetier tordu. C’est ce que j’aime aussi, dans le travail de la terre : réfléchir à ce que je pourrais bien utiliser comme « truc » pour obtenir l’effet recherché. J’ai pris l’habitude de travailler à mon rythme à l’atelier, puis de continuer et terminer l’objet chez moi, avec tout le temps de réflexion nécessaire.
Sur le couvercle, une tête (l’esprit de l’arbre ?), à partir d’un moule en plastique que j’avais utilisé pour de petits bricolages, il y a très longtemps (la débrouille, une fois de plus : moule huilé à l’huile de table pour que le démoulage soit possible, sinon la terre reste collée dans le moule). Gilles nous avait proposé des moules de têtes en terre cuite, toutes très expressives, mais tristes, tourmentées. J’ai préféré un visage serein…
A l’opposé de l’arbre, l’empreinte d’un morceau de bois qui a dû longtemps séjourner dehors, près de la maison, et qui a un beau relief bien prononcé. Empreinte utilisée également pour la « chevelure ».
Avant l’émaillage à la glaçure transparente, j’ai peint à la cire, avec un pinceau fin, l’arbre, ses branches, les initiales, ainsi que le visage et tous les creux de l’empreinte (de la simple cire liquide pour parquet, par exemple). L’émail ne « prend » pas sur les parties passées à la cire, qui seront ainsi noircies à l’enfumage.
… et une autre boîte cylindrique
qui, elle, ne raconte rien,
juste pour le plaisir,
pour la beauté des formes et du motif géométrique
Extérieur en raku nu. Décors noirs juste enfumés.
Les décors sont réalisés avec un rouleau à pâtisserie entièrement gravé de ce beau motif géométrique, superbe cadeau de ma grande soeur (si tu passes par là, encore merci !). J’hésiterais à l’utiliser pour des sablés, de peur que la pâte n’y accroche. La terre, par contre, ne colle absolument pas, et le rouleau y laisse une empreinte parfaitement nette.
Email « rouge brasier » à l’intérieur, impeccable sur la partie cylindrique, mais un peu raté au fond de la boîte (ce qui n’est pas très grave) : la couche d’émail était trop épaisse et a bullé.
Votre prof est vraiment inspirant et propose de belles idées. Quelles belles idées tu as eues, et toutes tes réalisations sont superbes. J’adore ces noirs et gris!
Je suis admirative de ces formes simples mais pleines de reliefs, de couleurs et de textures.
L idée de l arbre de famille me plait aussi, et les petits bols me font toujours de l œil !
Bravo pour ces travaux.. d Art.
Félicitations! Ta boite à histoire de famille est très émouvante. J’aime aussi toute la réflexion et la débrouille pour arriver au résultats voulu.
Les petits bols sont des sculptures à eux seuls.
Moi qui ai des soucis avec tout ce qui patouille, tu ma donne une envie folle de faire du raku.
Bravo, c’est magnifique ! Bravo pour le travail, la recherche, l’esprit de vie, contrairement à l’esprit proposé, cela donne des objets gais et vivants…
Bisous et belle journée
Je reste à chaque fois baba devant tes créations…
Bon après-midi, bisettes.
Bravo, encore une fois, la terre te va très bien.
J’ai été voir le travail de Georges Jeanclos que je ne connaissais pas, je n’ai pas trouvé les boites dont tu parles… mais des personnages emmitouflés, empaquetés… sensuels parfois tout en étant asexués. Merci de cette découverte.
Belle journée à toi Marie
Oh, le petit bol turquoise … trop beau !
Beaucoup de réflexion, bien menée pour arriver à un résultat plus que parfait … Ton idée de famille / arbre est géniale et la réalisation parfaitement maîtrisée.
Le visage n’est pas seulement serein, mais je dirais : bienheureux … Comme toi ?
Je suis ravie de lire que le crochet est un outil multitâche!!!
Quant au pot géométrique, on le croirait sorti du fin fond du Machu Pitchu …
Bises admiratives.
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Que de jolies choses à découvrir sur ton blog!